Ce n'est pas une "lettre", comme l'avait annoncé François Fillon, que Nicolas Sarkozy va adresser aux enseignants. C'est un manifeste de 32 pages que le chef de l'Etat leur consacre, sous le titre "Lettre aux éducateurs". La présentation est sobre, le style élégant, le propos humaniste. Non sans lyrisme, M. Sarkozy demande "une nouvelle Renaissance, qui n'adviendra que grâce à l'éducation".
Rédigé par le conseiller spécial de M. Sarkozy, Henri Guaino, et présenté au ministre de l'éducation, Xavier Darcos, qui a "fait quelques remarques" et y a trouvé "quelque chose de très républicain et de très fondateur…", ce texte devait être lu devant un public d'enseignants à Blois (Loir-et-Cher), mardi 4 septembre. Il sera adressé à quelque 850 000 enseignants, nommément et à domicile, pour un coût qui devrait avoisiner 500 000 euros.
C'est la première fois qu'un président de la République s'adresse ainsi directement aux enseignants. L'Elysée dit s'inspirer de la circulaire adressée aux instituteurs par Jules Ferry en 1883. Le début de ce texte a été cité dans presque tous les discours de campagne du candidat Sarkozy : "Monsieur l'instituteur…", commençait-il, avant d'ajouter avec emphase : "Monsieur… Déjà on sent que l'on est dans une civilisation."
La tonalité de la "Lettre aux éducateurs" est pourtant différente. Les accents de tribune, stigmatisant l'adversaire et l'héritage de Mai 68, ont cédé la place à un discours ciselé pour séduire les enseignants. On y retrouve les thèmes chers au candidat : autorité, respect, transmission du savoir et des valeurs, condamnation du relativisme culturel.
Pour Xavier Darcos, cette lettre présente l'avantage de subordonner la question des moyens à celle du contenu. "Il s'adresse aussi bien au professeur débutant qui achèvera sa carrière à l'horizon 2047 qu'aux jeunes élèves qui mourront à la fin du siècle."
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mardi 4 septembre 2007
M. Sarkozy adresse une lettre-manifeste aux enseignants
Publié par
Marie-Line
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Emploi